2017 a été une année particulièrement bonne pour le marché immobilier français. Les prix des maisons en France ont, en moyenne, augmenté de 2% et d’après nos analyses, cette tendance du prix immobilier devrait se poursuivre en 2018.
Si l’on s’intéresse à l’augmentation des prix de l’immobilier en France, on remarque d’énormes différences au sein du marché français. Les prix à la campagne sont globalement restés plus ou moins identiques alors que les prix en ville ont augmenté. Mais il subsiste également de grandes différences entre les grandes villes. La hausse des prix à Bordeaux a été exceptionnelle avec pas moins de 16,5 %. Si bien que le prix moyen au m2 à Bordeaux s’élève à € 3.700,-. C’est même supérieur au prix du m2 à Lyon, qui a atteint € 3.600 (+7,7%).
La tendance de ces dernières années s’est poursuivie à Paris avec une hausse des prix de 5,8 %. Paris s’est clairement affichée comme une valeur sûre pour les investisseurs.
La différence des prix de l’immobilier à Paris est frappante entre, d’une part, les petits appartements et les studios et, d’autre part,les grandes maisons avec minimum 3 chambres. Alors que le premier groupe a connu une hausse des prix de 4,3 %, le second a augmenté de 7,1%.
Des villes comme Toulouse et Nantes ont également connu des hausses de prix de, respectivement, 4,2 et 5,5 %. Nice – la ville la plus chère en matière de prix immobiliers en France – a néanmoins affiché une hausse des prix de 5,8 %. Les prix dans les dix plus grandes villes ont, en moyenne, augmenté de 5 % en 2017.
Cette tendance ne s’est toutefois pas confirmée partout. A Lille, les prix ont baissé de manière assez remarquable de 0,2 %. Marseille (+ 0,1%), Strasbourg (+ 1,7%) et Montpellier (-1,9%) n’ont, elles non plus, pas véritablement profité de la relance économique en 2017.
La campagne n’a, elle non plus, pas profité de la relance économique ni de la confiance dans le marché immobilier français. Là où les prix étaient déjà sous pression, les prix des maisons ont parfois véritablement chuté, dû entre autres à l’exode vers la ville. A la « campagne », les maisons demeurent longtemps en vente et les prix, par rapport à 2008, ont considérablement baissé. Des baisses de prix pouvant aller jusqu’à 14%. La province ne s’est pas encore véritablement remise de la crise de 2008. Ces 30.000 petites villes et villages abritent 15 % de la population française.
Les prévisions des taux d’intérêt ont, en 2017, eu un impact sur les prix de l’immobilier. Lorsque les taux d’intérêt ont augmenté début 2017, les acheteurs ont réagi de manière extrêmement forte en voulant rapidement profiter des conditions de financement favorables. Ce sont surtout les doorstarters qui se sont laissé tenter. Lorsqu’après l’été, les taux d’intérêt ont de nouveau baissé de 1,85 % pour un taux fixe sur une période de 20 ans à 1,7 % (et pouvant même aller jusqu’à 1,5 %), la pression sur le marché immobilier s’est de nouveau atténué allant jusqu’à se stabiliser. Les acheteurs ont, une fois l’été 2017 passé, pris plus leur temps, ont planifié à plus long terme et ont de nouveau confiance que les taux d’intérêt actuels vont se maintenir.
Les acheteurs en 2017 étaient pour 32 % composés de starters. 40 % des acheteurs étaient déjà des propriétaires immobiliers qui échangeaient leur maison pour une autre. 16 % des acheteurs étaient des investisseurs. Ceci également est une donnée importante compte tenu des faibles prix de la location. Les investissements dans l’immobilier sont dès lors, perçus comme une valeur sûre malgré les incertitudes en termes de revenus et de réglementations. Mais pas moins de 12 % des maisons ont, en 2017, été acquises comme seconde résidence.
Les notaires français ont, en 2017, passé un total de 958.000 actes. Un nouveau record. Ce n’est pas moins de 10 % de plus qu’en 2016. Le nombre de transactions est ainsi également encore plus élevé qu’avant la crise. Ceci malgré le fait que le chômage est encore et toujours élevé. Le volume élevé s’explique notamment par la grande confiance des consommateurs, alors que le pouvoir d’achat des ménages français n’a – pour la première fois en cinq ans – pourtant pas augmenté en 2017. Si les prix de l’immobilier montrent une telle embellie, cela laisse présager beaucoup de bonnes choses dans un futur proche.
Etant donné la politique monétaire de la BCE, les faibles taux d’intérêt, la croissance économique en France et les prévisions que le chômage va continuer de baisser permettant ainsi à davantage d’acheteurs de (re)trouver la voie vers le marché immobilier, les prévisions se confirment que les hausses de prix se poursuivront en 2018. Surtout là où la rareté opère, les prix vont considérablement augmenter dans les zones urbaines et les lieux recherchés. Pour ce qui est de la campagne, la situation va, selon les prévisions, demeurer à la traîne et les disparités régionales continueront d’être importantes.